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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 16:00

Mady-Liko vient d’emménager à Paris. Dans sa nouvelle classe,  il découvre de nouveaux visages. Ses anciens camarades lui manquent et il se sent seul. Comment va-t-il vivre cette séparation, affronter sa timidité et arriver à se faire de nouveaux amis ?

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 Je m’appelle Mady-Liko, j’ai six ans et j’habite Paris depuis quelques semaines, mes parents venant tout juste d’emménager. Je ne connais encore rien de Paris, car je n’y suis jamais venu. Avant, mes parents et moi habitions Marseille. J’aime bien cette ville ; nous allions souvent nous promener sur le Vieux-Port. Moi, j’aime bien la mer, respirer l’odeur du large, entendre le bruit des vagues, des mouettes. De plus, il fait toujours soleil à Marseille ! Et puis, j’avais des camarades : Tom, Erwan, Timothée, Okou et les autres. Enfin, je ne les ai pas perdus, mais je ne pourrai plus les voir aussi souvent qu’avant, m’amuser avec eux et cela me rend triste. Heureusement, mon oncle Olivier vit à Marseille ; je pourrai lui rendre visite de temps en temps et ainsi retrouver mes amis ; j’espère que ce sera bientôt !

 

La rentrée des classes a eu lieu il y a maintenant trois semaines. En classe, je me suis déjà fait une petite camarade : Priscillia. Nous sommes assis l’un à côté de l’autre. Elle se montre très gentille avec moi, elle me parle, partage ses livres, me prête ses affaires lorsque j’ai oublié les miennes (et oui ! Parfois, j’ai une petite tête de linotte !). Heureusement qu’elle est là, je me sens si seul ici, si loin de mes anciens amis.

 

Hormis Priscillia, je n’ai pas encore réussi à me faire de nouveaux camarades. Quelque chose me retient d’aller partager les rires des autres élèves de ma classe. Je suis nostalgique et je n’arrive pas à me dire que je vais devoir faire sans Tom, Erwan, Timothée, Okou, etc. Souvent, pendant les récréations, je reste seul dans mon coin ; parfois je m’assieds sur un banc et je regarde passer les nuages en me disant qu’ils voyagent peut-être en direction du sud de la France. Priscillia a pourtant essayé de me présenter aux autres, mais je suis resté avec eux, sans parler, sans dire un mot ; je n’ai pas le cœur à m’amuser. Et puis mes parents m’avaient dit : «  Ne t’en fais pas, tu verras, tu rencontreras de nouveaux camarades à Paris ! ». C’est vrai que c’est chouette d’arriver dans une nouvelle ville : d’un côté, je conserve mes anciens amis, que j’espère bientôt revoir, de l’autre je peux faire de nouvelles rencontres. Mais j’ai beau penser de cette manière, je ne peux pas m’empêcher de souffrir de cette séparation. Pourquoi ne sont-ils pas restés à Marseille mes parents ? Je suis encore trop jeune pour comprendre les problèmes des adultes, mais mon papa a trouvé un nouveau travail à Paris et il paraît que c’est une opportunité pour lui. Enfin, toujours est-il que ce n’est pas drôle du tout pour moi. Parfois, Priscillia me dit que je ne devrais pas m’isoler ainsi, que je devrais me joindre aux autres élèves, qui paraît-il ne comprennent pas pourquoi je reste dans mon coin. Elle a raison Priscillia, je sais bien qu’elle essaie de m’aider. Mais, ce n’est pas tout ! C’est-à-dire que… Je suis timide. Et bien oui ! Après tout, je ne les connais pas ces autres dont elle veut me rapprocher et je m’interroge : et s’ils ne m’acceptaient pas ? Et si je n’étais pas intéressant pour eux ?

 

En classe, je ne parle pas beaucoup non plus, sauf avec Priscillia. Avant, je ne me comportais pas de cette façon, mais en ce moment, je n’ose pas prendre la parole, de peur que les autres se moquent de moi, que mes réponses ne soient pas bonnes, ou je ne sais quoi encore… Et lorsque notre institutrice m’interroge, je sens monter le sang à mon visage et je rougis ! Je n’aime pas cette sensation ; c’est gênant : j’évite que les regards se portent sur moi et ma fichue timidité me trahit, car en rougissant je me dis que tout le monde m’observe ! C’est trop bête de ne pas pouvoir s’exprimer simplement, alors que souvent, je connais les réponses.

   *******

 Les jours passent et je commence à me lasser de souffrir ; que diraient mes camarades marseillais s’ils me voyaient seul à la récréation ? Ils ne me reconnaîtraient plus et peut-être qu’ils me diraient d’aller vers les autres, parce que c’est normal de s’intégrer lorsque l’on rejoint une nouvelle classe. Et puis, ils me verraient triste, silencieux, alors qu’ils savent bien que j’aime rire, m’amuser, leur faire des blagues. Peut-être qu’ils ne m’aimeraient pas ainsi. Brrrrr… Je ne préfère même pas y penser !

 

Finalement, je m’interroge et me demande à quoi cela me sert de plonger dans la tristesse. Et je me dis que cela ne sert qu’à me faire souffrir, à m’éloigner des autres, à me sentir mal en classe, à ne pas profiter de la vie. Au fond de moi, même si je m’isole, j’aimerais bien me faire de nouveaux amis, participer à leurs jeux, rigoler avec eux.


 
 *******

  Aujourd’hui, nous sommes lundi et j’ai décidé de changer d’attitude ; j’ai écouté le conseil de Priscillia : à la récréation, je suis allé me joindre aux autres élèves. Et vous savez quoi ? Alors que je m’inquiétais quant au fait de savoir s’ils allaient m’accepter ou pas, et bien ils m’ont accueilli comme s’ils me connaissaient depuis toujours ! Je n’en reviens toujours pas : je me suis renfermé dans ma coquille pendant des semaines en passant à côté de la joie de pouvoir s’amuser avec les autres, et voilà que je suis accueilli joyeusement comme si j’avais toujours été leur ami ! Finalement, mon inquiétude n’avait pas de raison d’être. Et puis il paraît que mon accent est rigolo. Et oui ! Il faut dire que de toute la classe, je dois être le seul à avoir ce petit accent de Marseille. Pour moi, je n’ai pas d’accent, ce sont eux, les Parisiens, qui ont un accent. Mais tant que cela les fait rire et qu’ils ne s’en moquent pas, c’est l’essentiel.

                                                  *******

Je commence petit à petit à revivre, à trouver mes points de repère. Je me sens moins seul à présent, car j’ai réussi à engager de nouvelles relations ; et puis, ça me manquait de jouer au ballon à la récréation ! En classe, je m’exprime un peu plus facilement et je suis moins gêné de parler devant les autres ; j’ai un peu plus confiance en moi. Priscillia est contente pour moi ; ça l’attristait de me voir mal dans ma peau.

 

Il est vrai que c’est difficile de ne pas être triste lorsqu’on est séparé de personnes à qui l’on tient, mais la vie continue et mes anciens camarades sont toujours présents dans mon cœur ; je ne les ai pas oubliés et je sais que je les reverrai.

Texte déposé auprès de CopyrightDepot.com - Mai 2009 - Toute reproduction est interdite.

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