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21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 15:57

Mady-Liko est malade. Sa maman l’amène chez le médecin qui lui prescrit des médicaments et l’arrête pendant trois jours. Cependant, aussi bien Cécile, la nounou que la maman de Mady-Liko vont avoir du mal à trouver une solution pour qu’il parvienne à avaler ses comprimés. Quelles solutions vont-elles trouver pour qu’il arrive à se soigner ? Et quelle bonne nouvelle attend Mady-Liko, qu’il considérera comme une récompense ?

 

Ce matin, lorsque je me suis réveillé, j’étais fatigué ; j’avais mal à la tête, mon nez était bouché et j’éternuais. Maman a posé sa main sur mon front puis a pris ma température en mettant un thermomètre dans ma bouche.

- Tu as de la fièvre Mady-Liko. Tu n’iras pas à l’école aujourd’hui. Je vais t’amener chez le médecin.

Le docteur m’a ausculté avec un appareil qu’il a mis dans ses oreilles ; il m’a demandé d’ouvrir la bouche et de faire « aaahhh ». Il a regardé mon nez, mes oreilles, puis il a posé des questions à maman.

- C’est une rhinopharyngite, a-t-il dit.

- C’est quoi une rhinopharyngite ? Ai-je demandé tout bas à maman.

- C’est un nom compliqué pour dire que tu as attrapé le rhume jeune homme, a répondu le docteur qui m’avait entendu.

Puis il a pris un cahier, a écrit dessus et a donné une feuille à maman. Ensuite, maman a payé le docteur et nous sommes partis à la pharmacie.

 

Arrivés à la maison, maman a appelé à mon école pour dire que je ne viendrai pas pendant trois jours, car j’étais malade. Puis elle a appelé une nourrice pour me garder. Elle m’a ensuite expliqué qu’une dame qui s’appelle Cécile viendra s’occuper de moi toute la journée jusqu’à son retour à la maison en soirée.

 

*******

 

Maman est partie travailler et je me retrouve seul avec Cécile. Il est bientôt midi et ma nounou commence à préparer le repas ; elle fait réchauffer les plats, dresse le couvert. Pendant ce temps, je n’arrête pas d’éternuer ; depuis ce matin, j’ai déjà consommé deux paquets de mouchoirs en papier ! A… A… A… Atchoum ! Et ça continue.

- A table Mady-Liko ! Me dit Cécile.

Je n’ai pas faim. Je me sens fatigué et je n’ai qu’une envie : rester allongé. Je fais néanmoins l’effort d’aller rejoindre Cécile dans la cuisine qui s’est donné la peine de préparer mon repas. Je m’assieds à table ; mon assiette est déjà servie. Cécile me donne les comprimés que maman a achetés ce matin à la pharmacie et me remplit un grand verre d’eau. J’essaie de les avaler.

- Je n’y arrive pas. Ca ne veut pas passer, dis-je à Cécile.

- N’avale pas qu’un petit peu d’eau Mady-Liko. Prends une gorgée normale, puis une deuxième et une troisième, etc. Tu vas voir : ça va passer tout seul, me conseille Cécile.

- Oui, mais j’ai peur, a… A… Atchoum ! Oui, mais j’ai peur que les comprimés restent coincés dans ma gorge, dis-je à Cécile.

- Si tu fais comme je t’ai dit, ils ne resteront pas coincés. Allez, mets le comprimé dans ta bouche, n’y pense pas et bois ton verre d’eau normalement.

J’essaie encore, mais rien n’y fait ; les médicaments restent dans ma bouche.

Cécile décide alors d’écraser les médicaments dans mon assiette en les mélangeant à mes aliments. J’avale alors une première bouchée.

- Beurk ! C’est pas bon, lui dis-je écoeuré.

Cécile goûte alors une bouchée de mon assiette.

- Ca n’a pas le goût des médicaments, Mady-Liko, me dit-elle en secouant la tête. Moi, je ne sens que le goût de la purée et du steak haché. Allez, sois gentil et mange ton assiette ; tu dois prendre des forces, poursuit-elle.

Je prends alors une deuxième bouchée, mais je suis encore plus écoeuré ; je ne peux pas m’empêcher de penser que je suis en train de manger de la purée aux médicaments.

Cécile verse alors un sachet en poudre dans un verre d’eau, puis me le donne pour que je le boive, mais à peine ai-je bu une première gorgée que j’ai déjà envie de vomir.

- C’est pas bon ! Dis-je à Cécile en faisant la grimace.

- Imagine que tu est en train de boire un sirop à la menthe ; tu aimes le sirop à la menthe n’est-ce pas ? Me demande-t-elle.

Je lui fais signe que oui de la tête.

- Ou alors, pense à autre chose pendant que tu bois, me conseille-t-elle encore.

Je bois alors une deuxième gorgée, mais je n’arrive pas à penser à autre chose et, écoeuré à nouveau, je repose mon verre sans l’avoir bu complètement.

Cécile n’insiste pas, termine son repas et me conseille d’aller me reposer.

 

*******

 

J’ai beaucoup dormi cet l’après-midi, mais j’ai aussi commencé à tousser. Maman est rentrée depuis plus d’une heure maintenant et c’est le moment de passer à table.

Cécile lui a expliqué que je n’avais pas pu prendre mes médicaments ce midi, alors maman me les a coupés pour qu’ils me soient plus faciles à avaler.

Prenant un verre d’eau, je tente d’avaler un premier petit bout de médicament.

- Je n’y arrive pas ! Dis-je à maman. Le médicament ne veut pas descendre dans ma gorge.

Maman écrase alors tous les comprimés, puis les mélange à ma crème dessert à la vanille. Cependant, alors que j’ai mangé toute mon assiette de pâtes au jambon, je cale devant la crème dessert qui ne me fait pas envie du tout.

- Tu dois manger Mady-Liko, me dit maman. Il faut que tu prennes tes médicaments si tu veux guérir.

Je porte alors quelques cuillères à ma bouche pour faire plaisir à maman, mais je trouve qu’elle a un drôle de goût ma crème dessert et j’en laisse la moitié de côté.

- Tu ne manges pas le reste ? Me demande maman qui insiste pour que j’avale ces comprimés.

- Je n’ai plus faim, je lui réponds.

Maman me donne alors le sirop que le médecin a prescrit pour la toux. Hummm… ! Il est bon le sirop ; il a le goût de caramel. Si tous les médicaments avaient le goût du sirop, ils seraient plus faciles à avaler !

 

Le repas terminé, maman m’accompagne alors dans ma chambre pour que j’aille me coucher de bonne heure ce soir. Après m’être mis au lit, elle me fait un bisou sur le front puis referme doucement la porte de la chambre.

 

*******

 

Il est 9h30. Je me lève et me dirige vers la cuisine pour aller prendre mon petit-déjeuner. Ma nounou est là et après m’avoir dit bonjour me prépare à manger. Je m’assieds à table et j’aperçois ces fichus comprimés que je vais encore devoir essayer d’avaler. Sur les conseils de ma maman, Cécile écrase directement les comprimés et les mélange à mon bol de céréales. Je commence alors à manger, mais ce n’est pas aussi bon que d’habitude. Cécile me voit faire la grimace et pressent que je vais encore laisser de côté la moitié de mon repas.

- Mady-Liko, mange tes céréales. Si tu ne veux pas manger, ta maman se verra dans l’obligation de t’amener de nouveau chez le médecin demain, afin qu’il t’arrête encore quelques jours de plus. Le docteur te donnera alors encore d’autres médicaments à prendre jusqu’à ce que tu sois guéri. Que préfères-tu ? Me dit Cécile d’un ton ferme.

Je baisse les yeux et continue alors de manger mes céréales sans rien dire. Je ne veux pas être arrêté encore trois jours de plus et avoir encore d’autres médicaments à avaler ! Je n’y arrive déjà pas avec ceux que le docteur m’a prescrits ! En plus, je ne vois plus mes copains en ce moment et Priscillia me manquera encore plus si je ne retourne pas à l’école bientôt.

Mon bol terminé, Cécile me dit :

- C’est bien Mady-Liko. Je suis fière de toi, tu as tout mangé. Tu vois, ce n’était pas si compliqué.

Je suis content qu’elle ait dit qu’elle était fière de moi. Je n’aime pas quand elle emploie un ton sévère ma nounou.

- Tiens, tu dois encore boire ton verre d’eau. Mais cette fois-ci, pour que tu ne sentes pas le goût du médicament, tu peux te boucher le nez pendant que tu bois ; ensuite tu peux prendre un verre d’eau pure. Tu verras, tu ne vas rien sentir, me dit Cécile.

Je suis les conseils de ma nounou et… Et bien j’ai bu tout mon verre !

Cécile est contente. Elle a enfin trouvé la solution pour me faire prendre mes médicaments.

 

*******

 

La journée se passe et je commence à me sentir mieux. Je n’éternue plus comme hier, mon mal de tête s’est estompé, ma fièvre a diminué et si ma toux est encore là, elle s’est un peu calmée. Au repas de midi, j’ai tout mangé. C’est vrai que je n’aime pas avaler des médicaments, mais après tout, ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Si je ne les avais pas pris, je ne me sentirais pas mieux maintenant. Or c’est vrai que je suis moins fatigué aujourd’hui, à tel point que je n’ai pas envie de rester allongé toute la journée comme hier et je peux jouer et regarder des dessins animés à la télévision.

Au dîner de ce soir, maman est fière de voir que j’ai tout avalé sans rien dire. Je suis content quand elle est fière de moi maman.

Dring ! Le téléphone sonne. Papa va répondre à l’appel.

- Allo ? Oui… Bonsoir Priscillia… Oui, Mady-Liko va mieux ; c’est gentil de prendre de ses nouvelles… Et bien, il revient à l’école après-demain… Attends une minute, je vais l’appeler pour qu’il vienne te parler. Mady-Liko ! Veux-tu venir dire bonjour à Priscillia ? Dit papa en m’appelant.

Sans attendre, je me précipite vers lui. Papa me passe alors le combiné.

- Allo Priscillia ?

- Ton papa m’a dit que tu allais mieux, me dit-elle.

- Oui, je reviendrai à l’école après-demain, lui dis-je.

- Qu’est-ce que tu as ? Me demande-t-elle.

- J’ai attrapé le rhume et je tousse, mais ça va mieux qu’hier, lui dis-je.

- D’accord. Je voulais prendre de tes nouvelles parce que tu me manques, me dit-elle d’une petite voix.

- Toi aussi, dis-je tout bas en ayant pris soin de m’écarter pour que personne ne m’entende.

- Je ne peux pas trop te parler, mais je suis contente de savoir que tu ailles mieux. Je te dis à bientôt. Bisous, me dit-elle.

- Bisous, je lui réponds tout bas.

Je raccroche le téléphone.

Je suis content d’avoir eu mon amoureuse au téléphone ! Ca me manque de ne pas la voir. J’ai bien fait de suivre les conseils de ma nounou et de bien avaler mes comprimés : dans deux jours, je retournerai à l’école. Priscillia aurait été triste de savoir que je ne serais revenu à l’école que plus tard si le médecin m’avait encore arrêté plusieurs jours. En fait, c’est peut-être parce que j’ai été sage aujourd’hui que je suis récompensé ce soir et que Priscillia m’a appelé.

 

*******

 

Aujourd’hui, c’est mon dernier jour sans école. Le fait d’avoir eu Priscillia au téléphone hier soir m’a remonté le moral. Ce matin, j’ai demandé à Cécile de ne pas écraser mes médicaments dans mon bol de céréales. Je lui ai juste demandé de les couper en plusieurs morceaux pour que j’essaie de les avaler avec un grand verre d’eau. Puis j’ai fait comme elle m’a dit la toute première fois : je n’ai pas pensé que j’avais un comprimé dans la bouche ; j’ai bu mon verre d’eau normalement. Et bien les cachets sont passés tout seuls ! Ils ne sont pas restés coincés dans ma gorge ! Cécile avait raison et maintenant elle est fière de moi. Je suis un grand garçon à présent et je ne fais plus de caprices pour me soigner. Je suis sûre que Priscillia serait fière de moi si elle savait ça.


Texte déposé auprès de CopyrightDepot.com - Juin 2009 - Toute reproduction est interdite. 

 

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21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 15:46

UN CADEAU «  AU POIL » !

 

Mady-Liko est invité à l’anniversaire de Bakary, un camarade de son école. Il doit lui offrir un cadeau et propose à sa maman d’acheter à son ami un hamster. Sa maman refuse. Pourtant, Mady-Liko sait que ce cadeau aurait bien fait plaisir à Bakary. Pourquoi sa maman a-t-elle refusé ? Bakary va-t-il voir son vœu se réaliser malgré tout ? Que Mady-Liko va-t-il alors offrir à son ami et qui lui fera très plaisir ?

 

*******

 

A l’école, j’ai un ami avec qui je m’entends bien : il s’appelle Bakary et il est africain. Dans quelques jours, c’est son anniversaire et il m’a demandé si j’acceptais de venir le fêter chez lui ; ça lui ferait plaisir que je sois présent pour cette occasion. Il m’a dit avoir invité trois autres copains de la classe : Cyril, Yanis et Loan. Je suis content qu’il ait pensé à moi ; j’ai donc demandé à mes parents l’autorisation de participer à son anniversaire et ils ont accepté. « Génial ! » m’a dit Bakary, lorsque je lui ai donné ma réponse ; j’espère que l’on va bien s’amuser.

 

*******

 

Il me faut donc trouver une idée de cadeau à offrir à Bakary. Depuis quelques jours, je réfléchis et j’ai pensé qu’il serait content si je lui offrais un petit animal de compagnie.

- Crois-tu que je pourrais offrir à Bakary un hamster pour son anniversaire ? Je demande à maman. Bakary aimerait bien en avoir un ; il en a déjà vu plusieurs fois dans les animaleries, mais sa maman a jusqu’à présent refusé d’en adopter un, car elle lui a fait comprendre qu’un animal demandait de l’entretien. Elle craint que Bakary ne soit attiré que par l’aspect « petite peluche » de l’animal et qu’une fois le hamster adopté, il ne s’en occupe pas. Mais Bakary m’a confié que, si un jour il avait un petit compagnon, il s’en occuperait quotidiennement, lui donnerait à manger, le sortirait et aiderait ses parents à l’entretien de sa cage. Moi, je pense que Bakary a vraiment envie d’avoir un hamster et qu’il est sérieux. Alors qu’en penses-tu ? Ce serait une bonne idée de cadeau à lui offrir et ça lui ferait plaisir !

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’offrir à ton copain un hamster pour son anniversaire Mady, me répond maman. Un animal n’est pas un cadeau surprise ; c’est un petit être vivant dont il faut s’occuper, sinon il se sentira abandonné. Il doit être offert en présence de la personne qui va l’adopter, afin qu’elle puisse choisir l’animal qui deviendra « son » futur  compagnon.

- Mais alors, pourquoi n’irions-nous pas l’acheter avec lui ? Je demande à maman.

- Il te dit être prêt à s’occuper d’un animal, mais ce n’est pas l’avis de sa maman. Les parents de Bakary sauront mieux juger que toi s’il est assez responsable pour adopter ou non un hamster, me répond-elle.

 

*******

 

Aujourd’hui à l’école, Bakary a une bonne nouvelle à m’annoncer.

- Tu ne devineras jamais Mady-Liko ce que ma maman a décidé de m’offrir pour mon anniversaire ! Me dit-il d’un air joyeux.

- Non, mais tu vas me le dire, je lui réponds tout en m’interrogeant sur ce fameux cadeau qui le rend si enthousiaste.

- Tu n’as pas une petite idée ? Me demande-t-il.

- Un jeu vidéo ? Je demande.

- Non, répond-il.

- Un super jouet ? Je demande.

- Non, répond-il. Je te donne un indice : c’est quelque chose de vivant.

- Vivant dis-tu ? Lui dis-je  avec un petit sourire qui laisse deviner que j’ai trouvé la réponse. C’est un hamster ! Lui dis-je en m’exclamant.

- Oui ! Crie-t-il joyeusement. C’est un hamster russe comme j’en ai vu dans les animaleries. Je suis content, tu ne peux pas savoir à quel point !

- Oh si, j’imagine à quel point cela te fait plaisir, lui dis-je. Mais alors, qu’est-ce qui a fait changer d’avis ta maman ? Je lui demande. Je croyais qu’elle ne voulait pas t’en offrir un.

- Et bien, je l’ai convaincue du fait que si elle m’offrait un hamster, je lui promettais de m’en occuper tous les jours, de lui donner à manger, de le sortir de sa cage et d’aider mes parents à changer sa litière, à nettoyer son habitat. Je lui répète souvent que j’aimerais avoir un animal, alors, elle a fini par comprendre que j’étais sérieux et que l’idée d’en adopter un n’était pas un caprice d’enfant, m’explique-t-il.

- Je suis content pour toi Bakary, lui dis-je en lui tapant amicalement sur l’épaule. Tu vas bientôt avoir un petit compagnon.

Bakary sourit.

- J’aimerais bien voir les petits  hamsters moi aussi, lui dis-je.

- Si tu veux, je peux demander à ma maman si elle était d’accord pour venir te chercher chez toi samedi, me propose-t-il.

- Oh oui ! Ca me ferait plaisir de t’accompagner ! Je lui réponds. Je veux bien que tu poses cette question à tes parents et je demanderai aux miens s’ils acceptaient que je vienne avec toi samedi à l’animalerie.

- Ca marche, me répond Bakary.

 

*******

 

Au moment du dîner, je parle à mes parents de l’échange que j’ai eu avec Bakary cet après-midi.

- Je suis contente pour ton copain, Mady-Liko, me dit maman. Je pense que les parents de Bakary ont pris cette décision parce qu’ils lui font confiance ; ils savent qu’il prendra soin de son petit compagnon. Il était préférable que ce soit eux qui le lui offrent plutôt que toi.

- Je voulais aussi vous demander quelque chose : est-ce que je pourrai accompagner Bakary à l’animalerie samedi prochain ? Si ses parents sont d’accord, sa maman viendrait me chercher à la maison, dis-je en espérant qu’ils ne refuseront pas.

Maman regarde papa.

- Melvin, qu’en penses-tu ? Demande maman.

- Je ne vois pas d’inconvénient à cela, à partir du moment où ils sont accompagnés, répond papa. Et toi Anaïs, qu’en penses-tu ?

- Je suis d’accord.  Tu pourras donc dire à Bakary demain, que si ses parents sont d’accord, nous t’autorisons à aller avec lui, me dit maman.

- Chouette ! Dis-je, heureux qu’ils aient accepté de me laisser sortir. J’espère que la maman de Bakary sera d’accord elle aussi.

 

Le lendemain à l’école, j’annonce à mon ami la bonne nouvelle. Sa maman est également d’accord pour nous amener tous les deux au magasin samedi.

 

*******

 

Nous sommes samedi. La maman de Bakary est venue me chercher en voiture. Sur le trajet, je demande à Bakary :

- As-tu réfléchi au nom que tu vas donner à ton hamster ?

- Je vais l’appeler Daby, me répond-il.

- C’est mignon Daby. Moi j’aime bien, lui dis-je.

- Je sais que les hamsters russes sont de différentes couleurs : il y en a des gris, des blancs, des noirs, des marrons, etc. Il y en a même qui ont les yeux rouges ! Moi, j’aimerais bien en choisir un blanc ou un marron. Mais on verra : peut-être serai-je plus attiré par un petit gris ou un petit noir, me confie-t-il.

 

Nous voilà arrivés à l’animalerie. Nous nous arrêtons quelques minutes pour regarder les poissons, puis les oiseaux ; il y a même des perroquets ! Nous passons également un petit moment à regarder les chats, puis les chiens ; ils sont tout mignons ! Ca me donne envie d’avoir moi aussi un animal. Puis nous arrivons au niveau des rongeurs. Là se trouvent les lapins, les cochons d’Inde, les petits écureuils, les gerbilles, les chinchillas, les furets, les souris, les rats et enfin les hamsters !

Bakary, sa maman et moi nous arrêtons devant les hamsters pour mieux les observer. Il y en a de différentes tailles, mais Bakary souhaite avoir un hamster nain.

- Tu as vu, il y a des mâles et des femelles, je fais remarquer à Bakary.

Bakary semble cependant plus attiré par les petits mâles. A cette heure-ci, ils sont tous en train de dormir ; il y en a même qui se sont faufilés dans un tube et qui dorment collés les uns aux autres comme pour se réchauffer. C’est difficile d’observer ceux qui se sont cachés.

- Tu as vu, il y en a de plusieurs couleurs, me dit Bakary. J’aime bien le petit marron au fond là-bas me dit-il en le montrant du doigt.

Nous restons quelques instants à regarder les hamsters évoluer dans leur cage, puis la maman de Bakary fait appel à un vendeur.

- Bonjour Monsieur. Nous aimerions voir les hamsters russes mâles, dit la maman de Bakary.

Le vendeur ouvre la cage et soulève le tube sous lequel dorment les hamsters. Les voilà maintenant tous réveillés !

- J’aimerais voir le petit marron là-bas, dit Bakary en le montrant du doigt au vendeur.

Le vendeur prend alors le hamster dans ses mains et le pose dans celles de Bakary qui l’observe sous toutes les coutures ! Le pauvre petit : il dormait et voilà qu’on vient le déranger.

- Il est beau ! En plus, il est bien propre, dit Bakary. Il me plaît bien.

Le vendeur montre d’autres hamsters à Bakary en prenant soin d’observer si ce sont bien des mâles en regardant sous leur ventre.

Après les avoir bien observés, les avoir pris dans les mains, Bakary se décide alors pour le petit marron qu’il a vu en premier lieu.

- Tu t’appelleras Daby à partir de maintenant, dit Bakary en s’adressant au hamster.

Le vendeur sourit, content de voir qu’il est en train de faire un heureux. Il place alors Daby dans une petite boîte en carton aérée.

 

Il faut maintenant trouver un habitat pour Daby. Nous nous dirigeons alors vers les cages.

- Je trouve que celle-ci est bien : elle est grande et il y a plein d’accessoires vendus avec, dit Bakary qui avait déjà observé les cages avant d’adopter son petit compagnon.

Le vendeur est d’accord : plus la cage est grande et mieux ce sera pour le hamster. De plus, celle qu’il a choisie comporte tous les accessoires nécessaires à l’animal : une petite maison, une étagère, une roue, une petite gamelle, des tubes.

La maman de Bakary est d’accord pour prendre celle-ci et le vendeur lui remet la cage entre les mains. Il la conseille également en matière de litière, de nourriture, de biberons et d’accessoires supplémentaires.

- Est-ce que l’on pourrait également lui prendre une petite cage pour le transporter ? Demande Bakary. Il ne va pas rester enfermé dans la boîte en  carton jusqu’à la maison ! Il doit déjà être assez stressé comme ça.

Nous nous dirigeons alors vers les accessoires pour le transport du hamster. Avec l’accord de sa maman, Bakary en choisit une spacieuse où Daby aura de la place.

Nous voilà donc tous les trois les mains chargées de tout le nécessaire pour Daby. Nous nous dirigeons alors vers les caisses de sortie.

Une fois sorti du magasin, Bakary a hâte de retirer Daby de sa boîte en carton.

- Il bouge, me dit-il. Il doit avoir peur et doit bien se demander ce qui se passe le pauvre.

Arrivé dans la voiture, Bakary fait sortir Daby de sa boîte en carton et le place dans la cage de transport. Il ouvre alors le sachet de nourriture et lui donne quelques croquettes. Daby les attrape aussitôt avec ses petites pattes avant et commence à les grignoter ; on dirait qu’il a très faim.

Nous arrivons devant chez moi. Bakary et sa maman me raccompagnent alors jusqu’à l’appartement où j’habite. Je dis au revoir à tout le monde ainsi qu’à Daby.

 

*******

 

- Alors, ça s’est bien passé ? Me demande papa.

- Oui, Bakary a adopté un petit hamster marron, lui dis-je. Il est tout mignon ! J’aimerais bien en avoir un moi aussi.

Papa sourit comme s’il avait pressenti que cette petite sortie m’aurait donné l’envie d’avoir un animal. Mais quel enfant ne craque-t-il pas devant un petit chien, un chaton, ou un petit hamster ? Ils sont tellement mignons qu’on aurait envie de tous les adopter !

- On verra ça plus tard. Et alors, as-tu réfléchi au cadeau que tu allais acheter pour l’anniversaire de ton copain, me demande-t-il pour changer de sujet.

- En fait, pendant que Bakary choisissait son hamster et tous ses accessoires, j’ai vu qu’il existait des parcs pour hamsters, ainsi que des labyrinthes, des aires de jeux pour eux. Tu trouves que ce serait une bonne idée de lui offrir ce genre de cadeau ? Je demande à papa.

- Oui, je pense que ce serait une bonne idée. Cela permettrait à Bakary de sortir son hamster, lequel pourrait ainsi découvrir d’autres jeux et s’amuser hors de sa cage et en sécurité, me répond-il.

Maman arrive.

- Mady-Liko a trouvé une idée de cadeau à offrir à Bakary, dit papa.

- Ah bon ? Demande maman.

- Oui, papa pense que c’est une bonne idée d’offrir à Bakary un parc pour hamster avec des accessoires de jeux. Daby pourrait alors s’amuser à l’extérieur de sa cage, ce qui lui permettrait de faire une petite sortie régulièrement, je lui réponds.

- Daby ? Demande maman.

- Oui, c’est le nom que Bakary a donné à son hamster, lui dis-je en souriant.

- Très bien. Je trouve également que c’est une bonne idée d’acheter ce genre de cadeau. Donc voyons voir… Nous sommes samedi, le magasin est ouvert le dimanche… dit-elle en réfléchissant. Nous pourrions y aller faire un tour demain. Qu’en penses-tu Melvin ? Demande maman.

- Je suis d’accord. On pourra se rendre demain à l’animalerie et acheter le cadeau de Bakary, réponds papa.

 

*******

 

Nous sommes dimanche. Dans le magasin, je montre à mes parents le parc de jeux que j’ai vu la veille, ainsi que les aires de jeux, les labyrinthes. Finalement, papa et maman décident d’acheter un parc ainsi qu’une aire de jeux pour Daby qui pourra ainsi grimper, se cacher, dormir, passer dans des tubes, grignoter, etc.

Ca y est ! Le cadeau pour Bakary est enfin acheté !

 

*******

 

Le jour de l’anniversaire de Bakary est arrivé ; nous sommes samedi. Tous les copains que Bakary a invités sont présents pour la fête. Chacun a apporté un cadeau et Bakary les déballe un par un : Yanis lui a apporté un jeu vidéo ; Cyril lui a offert un ballon ainsi qu’un T-shirt de sport et Loan une montre. Bakary est réjoui devant les cadeaux que les copains lui ont amenés. C’est à mon tour maintenant de lui donner mon paquet. 

- Que peut-il bien y avoir à l’intérieur ? S’interroge Bakary curieux de savoir ce que je lui ai apporté.

Bakary déballe son paquet.

- Oh super ! Un parc et une aire de jeux  pour Daby ! S’exclame-t-il. Je pourrais sortir mon hamster de sa cage et le faire jouer à l’intérieur du parc. Merci Mady-Liko. C’est une bonne idée que tu as eue !

 

La maman de Bakary a préparé des jeux pour que tout le monde s’amuse ainsi que des gâteaux pour nous régaler. La fête est réussie et tout le monde est content.

En fin d’après-midi, Daby est réveillé. Bakary le sort de sa cage et l’installe dans son parc dans lequel il a placé l’aire de jeux, une roue, des tubes en carton et de la nourriture.

Sans effrayer Daby, chacun s’approche du petit parc pour observer le hamster évoluer. Après un brin de toilette, quelques graines décortiquées et croquettes avalées, Daby explore ses nouveaux accessoires de jeux, passe dans les tubes, fait quelques tours de roue, cache sa nourriture, grimpe pour découvrir son nouvel espace, tente de ronger les accessoires en bois. Bakary est heureux de montrer à ses copains son nouveau petit compagnon qui, tout comme mon idée,  s’avérait bien être un cadeau au « poil » (1) !

 (1) au poil : expression populaire désignant une chose apportant pleinement satisfaction.

Texte déposé auprès de CopyrightDepot.com - Juin 2009 - Toute reproduction est interdite.

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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 16:22

Mady-Liko est amoureux de sa camarade de classe. Il voudrait bien le lui dire, mais il est timide et a peur d’être rejeté. Par quel moyen va-t-il s’y prendre pour lui exprimer ses sentiments ? Gagné par le doute, la peur de l’échec, le découragement, l’hésitation, l’anxiété, la nervosité, la déception, va-t-il réussir à lui dire ce qu’il a sur le cœur ?

                                               *******
J’aime bien aller à l’école. Tous les jours, je retrouve mes camarades et à la récréation, on s’amuse bien. On joue au ballon, aux billes, on raconte des blagues. Je discute aussi souvent avec ma petite voisine de classe, Priscillia. Elle est toujours aussi gentille avec moi. En classe, elle me prête ses crayons ; il y en a même qui sentent la fraise ou l’orange ! Hmmm, ça sent bon ! Quand sa maman a préparé un gâteau, elle lui en donne une part et Priscillia la partage très souvent avec moi à la récréation. Elle me donne aussi des bonbons. On parle beaucoup ensemble : elle me raconte les dessins animés qu’elle a vus à la télévision ou au cinéma avec ses parents et je lui raconte ceux que j’ai regardés, mais il arrive souvent que l’on ait vu les mêmes dessins animés. De même, elle me prête des livres qu’elle a lus et que sa maman lui a achetés. On a pas mal de goûts en commun. De plus, Priscillia travaille bien en classe et puis… Elle est jolie. Elle a les cheveux longs et se fait souvent des nattes. En fait, je crois que je suis amoureux de Priscillia.

 

 *******

Il faudrait que je lui dise que je suis amoureux d’elle. Mais comment lui dire ? Elle risque de se moquer de moi et de me rire au nez. Et que pourrais-je lui dire : « Priscillia, je suis amoureux de toi » ? Oh non non ! Je ne me vois pas lui dire ça. Je suis trop timide et c’est beaucoup trop direct comme procédé. Et pour qui me prendrait-elle ? Elle pourrait même me rejeter si elle n’était pas amoureuse de moi. Si je ne prends pas de précautions, je risque d’être déçu. Je ne sais pas comment je dois m’y prendre.

 

Et si je parlais à un de mes copains ou une de ses copines qui se chargerait alors de lui dire que je suis amoureux d’elle ? Ainsi, je n’aurais pas besoin de le lui dire et elle le saurait ! Oui, mais… Elle va peut-être penser que je suis timide et que je ne suis pas capable de lui dire en face que je suis amoureux d’elle. Je pense qu’il vaut mieux que je lui montre que je peux me débrouiller tout seul, comme un grand. Et puis je ne peux pas faire ça non plus ; un jour, un de mes camarades a demandé à un copain de dire à une fille qu’il était amoureux d’elle ; elle n’était pas amoureuse de lui ; elle s’est moquée de lui par la suite et s’est éloignée de lui ; moi, je ne veux pas que Priscillia s’éloigne de moi.

 

Je sais ce que je vais faire ! Ce soir, je vais lui écrire un petit mot que je lui donnerai demain à la fin de la classe.

 

 *******

Il est 18H30. Maman est en train de préparer le dîner de ce soir. Les deux coudes posés sur mon bureau, le crayon à la main, je regarde le plafond. Que vais-je bien pouvoir écrire sur ma feuille de papier ?

 

Priscillia,

 

Tu dois bien te demander pourquoi je t’écris.

En fait, tu es très gentille avec moi, tu me prêtes tes affaires, tes crayons qui sentent bon, tes livres ; tu partages même ton goûter avec moi à la récré ! En plus, tu travailles bien en classe, tu es sérieuse.

Alors, je voulais juste de dire que je t’aimais bien. Voilà. Enfin, …

 

Enfin quoi ?


Voilà. Et quand je suis assis à côté de toi, j'ai une drôle de sensation dans le ventre ; c'est comme si j'avais peur alors que je n'ai pas peur ; ça t'est déjà arrivé toi ? 

 

Ca ne me plaît pas ce que je suis en train d’écrire. Je vais recommencer.

 

- Mady-Liko ! C’est l’heure du dîner, tu peux venir à table ! Crie maman pour m’appeler.

J’ai déjà écrit cinq petits mots ; ils sont tous dans ma poubelle. Je voulais trouver les mots justes, que la lettre soit bien écrite, sans faute d’orthographe, qu’elle soit propre, mais je n’y arrive pas. Je ne sais pas si c’est vraiment une bonne idée ce petit mot. De plus, j’imagine qu’elle va le lire devant moi et se mettre à rigoler, ou alors elle l’ouvrira chez elle et je ne serai pas là pour voir qu’elle éclatera de rire. Et si elle le montre à ses copines, je vais être la risée de toute la classe ! Je ne sais pas ce qu’elles ont dans la tête les filles ! Je suis découragé ; je ne sais pas si je vais arriver à lui dire que je suis amoureux d’elle.

 

 *******

Pourquoi je ne laisserai pas faire les choses ? Peut-être qu’elle aussi est amoureuse de moi et je ne le sais pas. Je vais attendre ; peut-être que c’est elle qui fera le premier pas.

 

 *******

 

- Quelle est la capitale du Mali ? Demande la maîtresse.

Je sais… C’est Bamako. Mais en ce moment, j’ai la tête ailleurs qu’à Bamako moi ! J’ai des nœuds dans le ventre et je me sens nerveux. Priscillia est assise à côté de moi. Elle écoute bien la maîtresse. Moi, je regarde par la fenêtre et je m’imagine sur un banc dans la cour de l’école en train de faire un petit bisou à Priscillia, de lui tenir la main comme deux amoureux.

Dringggg !!!!!!!!! Ah ça y est ! C’est la récréation. Je vais pouvoir aller jouer avec mes copains.

 

- Eh ! Mady ! Mady ! Passe-moi le ballon ! Crie Cyril.

Cyril rattrape la passe ; je me dirige vers les buts, il me repasse le ballon ; je contourne l’adversaire et but !

- Ouais ! Bravo Mady ! Crie Cyril.

- Continuez de jouer sans moi, lui dis-je, j’ai quelque chose à aller demander à quelqu’un, lui dis-je apercevant Priscillia au loin.

Je me dirige vers elle en marchant pour ne pas avoir l’impression de me précipiter, mais je commence à avoir de nouveau ce nœud dans le ventre qui avait disparu en jouant au ballon.

- Ca va ? Je demande à Priscillia.

- Oui, j’ai bien aimé le cours de géographie. J’aime bien apprendre les capitales. Pas toi ? Me demande-t-elle.

- Si, si, c’est intéressant, lui dis-je pour lui donner l’impression d’entrer dans la conversation. J’aime bien la robe que tu portes ; elle te va bien. J’aime bien le bleu.

- Tu trouves ? Merci, répond-elle. Ma maman me l’a achetée ce week-end.

- J’aime bien quand tu as des nattes ; c’est toi qui les fais toute seule ? Je lui demande.

- Non ! C’est ma maman qui me les fait ; ce n’est pas facile et pour l’instant je n’ai pas encore bien la technique pour me faire des nattes toute seule, me répond-elle en passant la main sur ses cheveux. Sinon, tu as entendu ? Cet après-midi, on apprend les capitales de l’Amérique !

 

De l’Amérique, ah bon ? C’est bien. Cela a drôlement l’air de l’intéresser ce que je lui dis ! Moi, ce n’est pas les capitales que je vais apprendre ; je crois que je vais surtout apprendre ce qui m’est capital : comment lui faire passer mon message et contrôler cette fichue boule dans le ventre que je vais encore avoir toute l’après-midi ! Je suis découragé… Je me suis dit qu’en lui faisant des compliments, elle allait se rendre compte que je m’intéressais plus à elle que d’habitude ! Tu parles ! Même pas ! Elle n’avait même pas l’air de constater que je faisais ça pour m’approcher d’elle et elle ne s’est même pas sentie gênée quand je lui ai fait des compliments. On dirait qu’elle me parle comme si j’étais son frère ; mais ce n’est pas son frère que je veux être moi !

 

 *******

- Quelle est la capitale du Pérou ? Demande la maîtresse

Je sais… C’est Lima. Et la capitale de la Bolivie, c’est La Paz, la capitale de la Colombie, c’est Bogota, la capitale du Chili, c’est Santiago, la capitale de l’Argentine, c’est Buenos Aires, etc. Je connais des capitales qui se situent à des milliers de kilomètres de moi et je ne sais même pas comment dire à ma voisine de table que je suis amoureux d’elle ! Heureusement que nous avons des fenêtres, je peux m’évader un peu, parce que ça me rend nerveux et anxieux d’être assis à côté de Priscillia. Elle est toute mignonne et moi, je suis là, à cinquante centimètres d’elle avec ma boule dans le ventre, à ruminer et à me demander quelle solution je vais bien pouvoir employer.

Dringggg !!!!!!!!! Ouf, c’est la récréation.

Je n’ai pas envie d’aller jouer au ballon.

- Alors, ça te plaît le cours des capitales de l’Amérique ? Je demande à Priscillia.

- Oui. Tu les connaissais toi ? Me demande-t-elle.

- Oui, certaines, lui dis-je.

Ayant maintenant engagé la conversation, je change de sujet.

As-tu déjà été amoureuse Priscillia ? Je lui demande.

- Non, jamais, me répond-elle.

- Et ça te plairait d’être amoureuse ? Je lui demande.

- Pourquoi pas ? Me répond-elle. Pourquoi me demandes-tu cela ? Es-tu amoureux d’une fille ? Me demande-t-elle.

- Je ne sais pas, lui dis-je de manière évasive.

C’est bien ce qui me semblait ; elle n’est pas amoureuse de moi, puisqu’elle n’a jamais été amoureuse et que ça lui plairait de le devenir ; elle ne l’est donc pas en ce moment. Je suis déçu. Elle doit seulement me considérer comme un ami, rien de plus.

La récréation passe et c’est déjà la fin. Nous devons retourner en classe.

 

 *******

Le cours de géographie continue. Mais je n’ai plus le cœur à rien. Je suis triste. Je gribouille sur mon cahier pour faire passer le temps, puis mon crayon dessine des petits cœurs. Priscillia le remarque.

- Tu es amoureux ? Je peux savoir de qui ? Me chuchote-t-elle à l’oreille.

Je ne réponds pas.

- Il est amoureux ! Il est amoureux ! Continue-t-elle de chuchoter comme si elle se moquait de moi, mais sans se sentir concernée.

Priscillia semble vouloir être ma confidente ; elle voudrait que je lui dise de quelle fille je suis amoureux, alors que moi je voudrais qu’elle soit amoureuse de moi et elle ne l’est pas. Et je n’ai pas l’impression qu’un court instant elle puisse s’imaginer que ces cœurs lui soient destinés. C’est pour ça que je préfère ne pas répondre, parce que je suis déçu et de toute façon, je n’ai aucune réponse valable à lui donner.

 

                                               *******
Je commence à me poser des questions. Est-ce que je suis vraiment amoureux d’elle ? Si je l’étais vraiment, ce ne serait certainement pas si compliqué ; les choses seraient simples, je n’aurais pas peur, je n’aurais pas de boule dans le ventre, je ne me sentirais pas nerveux, je lui dirais les choses simplement, etc.

Je ne sais plus si je dois persévérer ou si je dois abandonner. Je finis par hésiter à force de réfléchir et de ne pas trouver de solutions. Et si je continue de tergiverser et d’être indécis, je vais finir par laisser tomber ; tant pis. C’est trop difficile.

 

 *******

Ces derniers temps, j’ai tout essayé : j’ai tenté d’écrire un petit mot à Priscillia, j’ai voulu lui parler directement, j’ai pensé parler de mes sentiments pour elle à un copain ou une de ses copines afin qu’il ou elle se charge de parler à Priscillia. Hier, j’ai attendu, je lui ai même fait des compliments, je lui ai demandé si elle avait déjà été amoureuse, j’ai dessiné des cœurs sur mon cahier et rien, rien n’a réussi ! Je suis découragé, déçu, je n’ai même pas envie de lui parler.

 

En classe, même si je ne lui parle pas trop en général, aujourd’hui, je suis silencieux ; je n’ai pas ouvert la bouche depuis ce matin. A la récréation, je ne suis pas non plus allé lui parler.

 

Nous sommes revenus en classe et nous attendons que la maîtresse arrive ; Priscillia s’interroge.

- Pourquoi tu ne me parles plus Mady-Liko ? Me demande-t-elle. Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Hier, quand je t’ai demandé de qui tu étais amoureux, tu ne m’as pas répondu. Ce matin, tu n’as rien dit. A la récréation, tu n’es même pas venu me voir. Qu’y a-t-il ?

- Je suis pensif en ce moment, lui dis-je.

Au vu de ma réponse évasive, Priscillia n’ose pas me questionner davantage. Elle a quand même constaté que mon attitude était différente de d’habitude, et cela l’ennuie. C’est déjà un bon signe : je ne lui suis pas indifférent.

 

 *******

Cet après-midi, à la récréation j’ai décidé d’aller parler à Emma, une fille de ma classe qui est très sympathique.

- Ca va ? Lui dis-je

- Oui et toi, tu ne joues pas au ballon ? Me demande-t-elle.

- Je vais y aller tout à l’heure, je lui réponds. J’ai entendu dire que tu avais de la famille à Marseille. C’est vrai ?

- Oui, j’ai une tante qui vit là-bas avec mon oncle et ma cousine, me répond-elle.

- Tu vas souvent les voir ? Je lui demande.

- De temps en temps, aux vacances. J’aime bien aller là-bas, c’est  joli ; avec ma cousine, on s’amuse bien. Ma tante et mon oncle nous emmènent faire de longues balades au bord de la mer. Tu ne regrettes pas d’habiter Paris ? Enfin, … Excuse-moi de te dire ça, je sais que ça n’a pas été facile pour toi lorsque tu es arrivé ici, me dit-elle.

- Ca va mieux maintenant. J’ai accepté le changement. Mais j’espère retourner voir mes amis marseillais bientôt ; ils me manquent. Bon, je dois te laisser ; regarde ! Cyril est en train de m’appeler pour que j’aille jouer au ballon. A plus tard, lui dis-je.

- A plus tard, me répond-elle.

 

J’ai à peine eu le temps de faire quelques passes de ballon que la récréation est déjà terminée.

Je rentre en classe et je m’assieds à ma place.

- J’ai vu que tu étais allé parler à Emma à la récréation. C’est donc elle ton amoureuse ? Me demande Priscillia d’un air triste.

- Pourquoi as-tu l’air triste en me disant ça ? Tu préférerais que je sois amoureux d’une autre fille ? Je lui demande pour tester sa réaction.

- Tu ne vas jamais discuter avec elle d’habitude, mais peut-être que tu m’as caché cela, poursuit-elle d’un air déçu. Moi, je suis toujours là pour toi, on se connaît bien, on a des points communs. Mais, après tout, c’est ton choix.

Ca me fait plaisir de constater qu’elle commence à réagir face à mon changement d’attitude. De plus, elle a remarqué comme moi que l’on avait des points communs.

Pendant la classe, en écoutant la maîtresse, je me mets à gribouiller sur ma feuille de papier, puis à dessiner des petits cœurs autour d’un « P ».

Jetant un coup d’œil sur ma feuille, Priscillia s’aperçoit qu’au centre de mes petits cœurs se trouve la lettre P.

- Pourquoi « P » ? Me chuchote-t-elle. Emma, ça commence par un « E ».

Commençant à douter, Priscillia devient pensive.

- C’est une fille de la classe dont tu es amoureux ? Me demande-t-elle.

D’un coup, mon cœur se met à s’accélérer et mon ventre à se nouer. La tête toujours baissée sur ma feuille, je lui fais signe que « oui » tout en commençant à rougir. Je me sens mal à l’aise ; je sais que maintenant elle ne va pas tarder à deviner de qui je suis amoureux. Il n’y a qu’une fille dans la classe dont le prénom commence par un « P ». Priscillia réfléchit.

- « P » comme Priscillia ? Me chuchote-t-elle, me regardant en souriant, car elle a déjà compris.

Je lui fais signe que « oui » de la tête, pendant que mon cœur bat de plus en plus vite.

Priscillia se met alors à dessiner des cœurs autour de la lettre « L ». Ma boule dans le ventre me gêne de plus en plus ; « L » ne me concerne pas. Priscillia me regarde en souriant puis dessine un « M » devant le « L ».

- « ML » comme… comme… Mady-Liko ? Je lui demande l’air pas sûr de moi malgré l’évidence.

Priscillia me fait signe que « oui » de la tête en me regardant avec un grand sourire.

- Tu es amoureuse de… moi Priscillia ? Je lui demande pour être sûr d’avoir bien compris.

- Oui, me répond-elle d’un petit air soudain intimidé.

 

Ouf ! Je n’en crois ni mes yeux ni mes oreilles ! Priscillia a dessiné des cœurs autour de mon prénom et elle m’a dit qu’elle était amoureuse de moi ! Je suis content, content, content ! Je me sens soulagé ! Et c’est peu de le dire. Ma boule dans le ventre a laissé place à des papillons dans ma tête. Je me sens sur un petit nuage. Quelle coquine quand même cette Priscillia ! Elle a commencé par dessiner un « L » pour me faire douter ! Petit chipie !

 

 *******

La classe terminée, je propose à Priscillia de m’accompagner dans un coin de la cour de l’école à l’abri des regards.

- Pourquoi m’as-tu répondu l’autrefois que tu n’avais jamais été amoureuse ? Je lui demande. Je me suis dit que tu n’étais donc pas amoureuse de moi.

- Quand je t’ai répondu ça, c’était vrai ; je pensais bien t’aimer seulement, me répond-elle avec franchise.

- Alors qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? Je lui demande.

- Et bien, quand tu as commencé à t’éloigner de moi et que tu es allé parler à Emma, je me suis rendu compte que j’étais jalouse, me confie-t-elle et… Que j’étais amoureuse de toi.

 

C’est l’heure de se quitter et de rentrer à la maison. Je dis au revoir à Priscillia en lui faisant un petit bisou sur la bouche. Je suis aux anges ! J’ai des ailes dans le dos, si bien que je me mets à courir pour aller rejoindre ma sœur Maeva qui m’attend devant le portail de l’école.

- Et bien, tu es en retard aujourd’hui ! Me dit-elle. Ca fait plus de dix minutes que je t’attends ! Que faisais-tu donc ?

- Je devais échanger quelque chose avec une camarade, lui dis-je sans m’étaler.


Texte déposé auprès de CopyrightDepot.com - Mai 2009 - Toute reproduction est interdite. 
 

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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 16:18

Mady-Liko apprend à dessiner un pinson au Centre de loisirs. De retour chez lui, il croise dans le hall de l’immeuble sa voisine, une vieille dame triste et vivant seule avec son chat ; elle va critiquer son dessin. Blessé, il ne veut plus la voir et la juge de méchante. Ne progressant plus en dessin sa maman s’inquiète et décide d’inviter la vieille dame à manger. Comment Mady-Liko va-t-il changer complètement de regard sur cette vieille dame, lui transformer la vie et faire de nouveaux progrès en dessin ?

 

                                                *******
Depuis notre emménagement à Paris, nous croisons régulièrement dans notre nouvel immeuble une vieille dame habitant au deuxième étage ; elle s’appelle Madame TURJOY. Nous la voyons souvent sortir de chez elle pour aller faire ses courses ou pour chercher son courrier, mais à chacune de nos rencontres, elle est seule ou accompagnée de son chat. Je trouve que c’est triste de vivre seul, d’autant plus qu’elle reçoit rarement de la visite. De plus, elle n’a pas l’air d’apprécier son voisinage.

Un samedi, l’un de nos voisins avait prévu de fêter son anniversaire ; il avait alors pris soin de prévenir les autres habitants de l’immeuble du risque de dérangement lié au bruit que sa petite fête pourrait causer ; il avait affiché une note informative à côté des boîtes aux lettres. Et bien le soir où sa fête a eu lieu, la vieille dame s’est empressée d’aller frapper à la porte de notre voisin pour lui demander de faire moins de bruit, car cela la dérangeait, ainsi que de respecter les autres habitants de l’immeuble ! J’ai trouvé l’attitude de la vieille dame injuste et pas très sympathique ; cette soirée était exceptionnelle et elle avait été prévenue comme chacun de nous.

De plus, Madame TURJOY n’apprécie pas d’être dérangée dans son appartement par la musique que les jeunes écoutent et elle se manifeste régulièrement à leur porte pour leur demander de bien vouloir baisser le volume de leur chaîne-hifi.

De même, un mercredi, notre voisin du troisième étage avait préparé un bon plat cuisiné. Et bien cela a déplu à la vieille dame ; elle est allée frapper à sa porte pour lui faire part de son mécontentement : les mauvaises odeurs qui se dégageaient de la cuisine de notre voisin empestaient tout l’immeuble !

Maman dit que l’attitude de Mme TURJOY est probablement due au fait qu’elle vit seule et qu’elle reçoit peu de visite chez elle. Maman dit aussi qu’elle a peut-être des problèmes que l’on ignore.
 

                                               *******

En tout cas, moi je ne l’aime pas la vieille dame. Un mercredi, j’avais appris à dessiner un pinson au Centre de loisirs. Maman était venue me chercher et lorsque nous sommes arrivés dans le hall de l’immeuble, je lui ai montré mon dessin. Je m’étais appliqué pour le faire.

- Regarde le dessin que j’ai fait cet après-midi !

- Oui, il est joli ton pinson mon chéri, m’a répondu maman. 

La vieille dame était là, dans le hall de l’immeuble en train d’ouvrir sa boîte aux lettres. Nous ayant entendus, elle jeta un coup d’œil sur mon dessin.

- Pffff… Ce n’est pas un pinson que tu as dessiné ! Cela ressemble plutôt à un vieil oiseau triste et fripé, lança-t-elle d’un ton froid. De plus, il est tout maigre ton oiseau. 

A ce moment, je me suis senti blessé ; j’avais passé tout l’après-midi à essayer de dessiner un joli pinson ; je m’étais donné du mal à le faire. Et voilà que la vieille dame se permettait de juger sévèrement ce que j’avais fait. S’y connaissait-elle en dessin d’abord, pour se permettre de me critiquer de la sorte ? Devant ma mine triste, maman répondit de manière ferme :

- Madame, Mady-Liko est un enfant et il apprend à dessiner. 

La vieille dame était alors partie, sans rétorquer. Maman avait bien fait de prendre ma défense et j’étais content qu’elle m’ait protégé. Moi, je le trouvais joli mon oiseau. Pourquoi la vieille dame voyait-elle un vieil oiseau triste et fripé ? N’était-ce pas plutôt à travers son regard de vieille dame seule qu’elle voyait la tristesse plutôt que la gaieté d’un pinson ? N’était-ce pas plutôt la difficulté qu’elle avait à trouver du plaisir à vivre qui l’empêchait de voir ce qui était joli ?

 

 *******

Depuis cet épisode, chaque fois je suis retourné au Centre de loisirs, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la remarque de la vieille dame. D’ailleurs, je n’arrive même plus à bien dessiner ; c’est comme si la sévérité qu’elle avait manifestée envers moi ne me permettait pas de me laisser aller pour créer de belles images. J’ai beau essayer de faire de mon mieux, mes dessins manquent toujours de régularité, alors que ceux des autres sont plus jolis. Cela me rend triste d’être moins bon que les autres en dessin.

Du fait que la remarque de la vieille dame m’a troublé, maman a décidé de ne pas en rester là et de l’inviter à la maison. Et c’est aujourd’hui qu’elle doit nous rendre visite ! Je ne suis pas content et j’ai dit à maman que je ne comprenais pas pourquoi elle avait pris cette décision, étant donné que Madame TURJOY avait été méchante envers moi ! Maman m’a expliqué que cette dame agissait ainsi parce qu’elle devait très certainement être malheureuse. Si personne ne l’invitait ou ne se rendait chez elle, elle continuerait d’être désagréable, car elle semble n’accepter aucun plaisir de la vie, qu’il s’agisse de musique, de cuisine ou de créativité artistique. Maman est psychologue de métier et dans son cabinet, elle reçoit beaucoup de gens tristes et malheureux. Alors, je lui fais confiance, même si au fond de moi, cette vieille dame me fait peur. Mais je sais que maman saura prendre ma défense si toutefois notre voisine s’avisait de nouveau de faire preuve de méchanceté.

 

Il est 16H30. La sonnette de la porte d’entrée retentit. Maman va ouvrir la porte. Assis à une petite table dans le salon en train de dessiner, j’aperçois la silhouette de la vieille dame. Je suis mal à l’aise.

- Entrez,  je vous en prie, dit maman. 

Maman engage la conversation.

- Alors, comment allez-vous ? 

- Ca va tout doucement, répond la vieille dame, mais votre invitation me fait très plaisir.

- Oui, j’ai préparé un gâteau et j’ai pensé qu’il serait intéressant de le partager avec vous. Asseyez-vous, je vous en prie, dit maman en lui présentant une chaise. Alors, ça va doucement vous dites ?

- Oui, vous savez, ce n’est pas facile tous les jours, dit la vieille dame en baissant le regard. J’ai perdu mon mari il y a six mois et maintenant, je me retrouve seule avec mon chat, mes enfants habitant loin d’ici. Ils me rendent visite de temps en temps, mais je ne les vois pas souvent. Alors, partager ce petit moment de détente avec vous me sort un peu de mon isolement quotidien, vous comprenez ?

- Je comprends, dit maman. 

Au fur et à mesure de leur discussion, le visage de la vieille dame semble s’adoucir ; elle affiche même un petit sourire de temps en temps. Je ne l’avais encore  jamais vu sourire !

- J’ai fait un gâteau au chocolat. Aimez-vous le chocolat ? Demande maman.

- Oui, bien sûr j’adore ça, répond la vieille dame en écarquillant les yeux comme pour montrer sa gourmandise.

- Alors, prenez-en une part ! Lui dit maman en tendant le plat vers elle. 

La vieille dame se sert et pose la part de gâteau dans son assiette. Maman se sert également et tandis qu’elles commencent à manger, la sonnerie du téléphone retentit. Maman se lève pour aller répondre à l’appel.

C’est alors que, profitant de l’absence de maman, la vieille dame se dirige vers moi ! Je me sens mal à l’aise et je commence à avoir peur. Maman est partie ; si Madame TURJOY est méchante avec moi, que vais-je faire, que vais-je dire ?

- Que dessines-tu ? Me demande-t-elle.

- Je dessine une grenouille, lui dis-je d’un air coincé et pas très fier, car je me doute que mon dessin doit lui déplaire.

- Une grenouille ? Ce n’est pas facile à dessiner, me répond-elle.

- Non, c’est vrai, mais j’ai appris à le faire au Centre de loisirs, lui dis-je.

Tandis qu’elle me parle, mes coups de crayon deviennent hésitants. Elle s’en aperçoit et, posant la main sur mon épaule comme pour me rassurer me dit :

- Excuse-moi pour la remarque que je t’ai faite l’autrefois ; elle était déplacée et je n’aurais pas dû émettre une critique, me dit-elle. Et si tu me dessinais un pinson ?

- Un pinson ? Lui dis-je d’un air surpris.

- Oui et ne t’inquiète pas, je ne te jugerai pas, me répond-elle.

Alors là, je suis stupéfait ! Je croyais qu’elle n’appréciait pas mes dessins d’enfant et voilà qu’elle me demande gentiment de lui dessiner un pinson. Qu’attend-elle de mon dessin ? C’est bien curieux.

Saisissant une nouvelle feuille de papier, je commence alors à dessiner un pinson. La vieille dame s’assied à côté de moi et, prenant elle aussi une feuille de papier et un crayon se met également à dessiner un pinson.

- Tu sais, me dit-elle le nez penché sur sa feuille et traçant son dessin, lorsque j’étais jeune, je dessinais beaucoup. J’adorais ça. Mais avec le temps, les soucis, j’ai progressivement abandonné, poursuit-elle avec un air de regret.

Rapidement son dessin est terminé. Elle me le montre.

- Alors, comment trouves-tu mon pinson ? Me demande-t-elle, fière d’elle.

- Il est très beau. Il est beaucoup plus joli que le mien, lui dis-je. 

Elle sourit et me répond :

- Le tien est très joli. Voudras-tu me le donner ?

- Vous… Vous le donner ? Lui dis-je d’un air surpris et hésitant en  même temps. Mais le vôtre est bien mieux dessiné que le mien !

- Le tien est beaucoup plus riche que le mien, me répond-elle. Il représente la joie de vivre que tu es en train de faire renaître en moi en me redonnant le goût de dessiner, le goût de vivre tout simplement et que j’avais perdu. Tu sais, je suis une vieille dame, mais tu me fais voir la vie avec les yeux d’un enfant, poursuit-elle, et ça, ça n’a pas de prix.

Il y a tellement d’émotion dans les mots de la dame que je me sens à la fois touché et gêné par le fait de l’avoir jugé trop vite. Je commence à comprendre pourquoi maman me disait qu’elle devait avoir des problèmes que l’on ignorait. C’était donc vrai. Cette vieille dame a tout simplement perdu le goût de la vie en perdant son mari ; elle s’est renfermée chez elle et les plaisirs de la vie sont devenus des interdits, des choses qu’elles ne s’octroient jamais, c’est pour cela qu’elle ne pouvait pas voir dans l’image de mon pinson autre chose que ce que la vie était pour elle : la tristesse.

J’entends maman raccrocher le téléphone. La voilà qui revient et, nous voyant assis l’un à côté de l’autre s’approche de nous. Elle s’interroge.

- Tout se passe bien ? Demande-t-elle.

- Oui, tout se passe bien. Grâce à votre fils, je suis en train de reprendre goût à la vie, répond la vieille la dame à maman.

- Oui et elle m’a même demandé de lui donner mon dessin, dis-je à maman en lui montrant mon pinson.

- Ah bon ? Dit maman d’un air qui laisse ressentir la satisfaction personnelle. Et bien, je constate que vous vous êtes bien amusés.

- Oui, je vais garder son dessin chez moi ; un pinson dessiné par un enfant faisant renaître une créativité artistique est un porte-bonheur, dit la vieille dame. D’ailleurs, le pinson n’est-il pas le symbole de la joie de vivre ? Poursuit-elle. 

Tandis que maman et la vieille dame repartent s’asseoir à table, je me lève de mon siège pour aller les rejoindre ; après tout, je l’ai bien méritée ma part de gâteau ; je crois même que je prendrai deux parts !

 

L’après-midi touche à sa fin et c’est l’heure pour la vieille dame de partir.

- Ce fut un plaisir Madame. La prochaine fois, c’est moi qui vous inviterai. Je vous montrerai tous les  dessins que j’aurais alors créés, dit la vieille dame. 

Elle s’en va. Maman referme la porte.

- Tu vois Mady-Liko, je viens de refermer la porte derrière une dame à qui j’ai ouvert une porte, me lance-t-elle avec un sourire amusant et l’air satisfaite.

Elle croit peut-être que je n’avais pas remarqué son jeu de mot ?

 

 *******

Quelques temps plus tard, alors que nous sommes invités par Madame TURJOY, je suis stupéfait de voir à quel point un réel talent se cachait derrière ce masque froid qu’elle affichait encore peu de temps auparavant.

Elle reçoit désormais plus de visites et ses enfants ont prévu de venir la voir très bientôt.

Elle ne s’en prend plus après les jeunes de l’immeuble, lorsque le son de leur musique est un peu élevé, et le voisin du troisième étage peut désormais cuisiner en paix sans craindre de diffuser de mauvaises odeurs dans tout l’immeuble.

Quant à moi, j’ai grandi. Au Centre de loisirs, j’ai rattrapé le niveau de mes camarades en dessin ; je les ai même dépassés ! Mes dessins ont gagné en maturité. Ma créativité n’est plus enfermée comme elle l’était lorsque je sentais le poids du jugement de la vieille dame sur moi. Je crois que j’ai commencé à grandir le jour où la vieille dame a accepté de revivre sa jeunesse.


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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 16:07

Les parents de Mady-Liko ont prévu de faire une balade en bateau-mouche, ce qui réjouit Mady-Liko : il adore l’eau et cela lui est d’autant plus agréable que cette petite sortie se fait en famille. Cependant, il a toujours la nostalgie de Marseille ; comment cette balade va-t-elle l’aider à accepter sa nouvelle ville ?


                                                *******
Aujourd’hui, mes parents ont décidé de visiter Paris ; nous allons prendre le bateau et pas n’importe lequel : le bateau-mouche ! Je trouve ce nom plutôt rigolo, mais je me pose la question de savoir d’où il vient : est-ce que ce bateau fait penser à un insecte ? Pourrait-il avoir des ailes ? Non, je ne crois pas et à quoi cela lui servirait puisqu’il flotte ? En tout cas il paraît que beaucoup de touristes l’empruntent pour visiter la ville et que ce genre de bateau est très connu des Parisiens. J’ai hâte d’être à ce soir pour voir à quoi il ressemble ! Et puis, papa dit qu’il faut profiter du temps ensoleillé pour faire ce genre de promenade.

  *******

 En classe, je fais part à Priscillia de ma petite sortie de ce soir.

- Dis-moi Priscillia : sais-tu si les bateaux-mouches ont des ailes ou ressemblent à des insectes ?

- Ah ! Ah ! Ah ! Alors, j’ai tout entendu, mais personne ne m’avait encore jamais demandé une telle chose ! Mais non Mady-Liko, ce sont des bateaux comme les autres ; et puis pourquoi auraient-ils des ailes d’abord ? Me répond-elle.

- Je me suis posé la même question que toi ; mais alors, pourquoi les appelle-t-on des bateaux-mouches ? Lui dis-je.

- Je ne sais pas. Je ne me suis encore jamais posé cette question. Peut-être que c’est Monsieur MOUCHE qui les a inventés ! Me répond Priscillia.

- Oui, peut-être que tu as raison, Monsieur EIFFEL a bien donné son nom à la Tour EIFFEL. En tout cas j’aurais bien aimé voir à quoi ressemblait un bateau avec des ailes ; c’est dommage que tu me dises qu’ils n’en aient pas. 

                                                *******

Ca y est ! La sonnerie a retenti, c’est la fin de la  classe. Je m’empresse de ranger mes affaires dans mon sac et je dis au revoir à mes camarades.

Sur le chemin du retour, je fais part de mon impatience à Maeva, ma sœur, qui rentre de l’école avec moi. Elle aussi est enthousiaste à l’idée de prendre le bateau.

Nous arrivons à la maison. Maeva et moi posons nos affaires.

- Préparez-vous, papa et moi sommes prêts, dit maman. Dès que vous le serez également, nous pourrons partir ! 

Aussitôt dit, aussitôt fait. En moins de cinq minutes, je rejoins maman se trouvant dans le hall d’entrée. Maeva arrive également juste après moi.

- Tout le monde est prêt ? Demande papa. Alors, allons-y !

                                                ******* 

Nous sortons de notre appartement et marchons ensemble en direction de la bouche de métro la plus proche. Les métros, je les connais bien, car je les prenais déjà à Marseille. Mais à Paris, il paraît qu’ils sont beaucoup plus nombreux. Ce doit être normal, vu que nous sommes dans la capitale.

 

Nous atteignons la station de métro et descendons sur le quai ;  nous attendons quelques minutes. Ca y est ! Le métro arrive ! Nous montons à l’intérieur ; il y a même des places assises ! Tapotant sur l’épaule de papa, je lui demande :

- Papa, dans combien de stations descendons-nous ?

Papa consulte la carte des transports en commun.

- Nous descendons dans dix stations.
 

  *******

Dix stations plus tard, nous voici arrivés à destination. Nous sortons du métro et après quelques minutes de marche, nous descendons sur le quai de la Seine où se trouve le point de vente pour acheter des tickets pour l’embarcation. Le bateau est à quai ; maman, papa, Maeva et moi montons à bord par le biais d’une passerelle qui relie le quai au bateau. Le départ a lieu dans un quart d’heure. Nous décidons de nous asseoir à l’extérieur et non à l’intérieur de la cabine. Certes, dehors il fait plus frais, mais on peut mieux admirer le paysage. Tandis que je choisis ma place, maman s’assied à ma droite et Maeva à ma gauche.

Ca me fait du bien de faire cette petite balade en famille. Ce n’est pas facile d’arriver dans une nouvelle ville où l’on ne connaît personne et même si j’ai pu me sentir seul depuis notre arrivée à Paris, je sais que mes parents et ma sœur sont là, qu’ils me donnent de l’affection, me soutiennent, me remontent le moral et qu’ils seront toujours là quand j’en aurai besoin. C’est pour cela que de nous retrouver tous réunis ce soir sur ce bateau me réchauffe le cœur. On a besoin d’avoir une famille ; certaines personnes n’ont pas la chance d’avoir leurs parents réunis, mais je crois que le principal, c’est de se sentir aimé, même lorsque l’on est adopté ou élevé par un papa ou une maman avec lequel notre vraie maman ou notre vrai papa s’est remarié.

 

Quant à Maeva, il s’agit de ma sœur  jumelle ; nous sommes nés le même jour, bien sûr ! Nous nous ressemblons beaucoup et sommes très proches l’un de l’autre ; certes, il arrive que nous nous chamaillions, mais si nous sommes séparés, chacun de nous deux ressent le manque de l’autre et c’est difficile à supporter. Nous avons beaucoup de goûts en commun. Souvent, lorsque maman nous achète un habit, nous choisissons les mêmes couleurs. De même, il arrive parfois que sans même nous parler, nous pensions à la même chose, que nous tombions malades au même moment ou que nos institutrices soient contentes de nous en même temps. C’est étrange vous ne trouvez pas ? Mes camarades trouvent bizarres ces coïncidences ; certains m’ont même dit que j’étais télé… télé … quelque chose… ah oui ! Télépathe ! C’est comme si Maeva et moi avions des antennes et que nous nous comprenions grâce à nos antennes.

  *******

Ca y est ! Le moteur se met en marche et après quelques minutes, le bateau s’écarte du quai et nous voilà partis ! Un monsieur commence à parler dans un micro en plusieurs langues ; il guide notre circuit touristique en commentant les monuments devant lesquels nous passons. Je me tourne vers maman.

- Pourquoi le monsieur parle en plusieurs langues ?

- Et bien, regarde autour de toi ; il y a des touristes étrangers sur ce bateau, alors le monsieur doit s’adresser à tout le monde, dit maman.

Moi, ce que j’aime, c’est me retrouver sur l’eau. Si je ferme les yeux, je ressens le mouvement des vagues me bercer et moi j’aime bien ; je trouve ça agréable.

Je décide de me lever pour me diriger vers l’arrière du bateau. Pendant quelques instants, je profite du plaisir de regarder l’ondulation que forme l’eau de la Seine ; puis je me tourne vers Maeva.

- Maeva ! Viens voir ! Lui dis-je en lui faisant un signe de la main. 

Maeva se lève de son siège et viens me rejoindre.

- Regarde toutes les vagues qui se forment ! Lui dis-je.

- Oui, c’est marrant… Elles vont même s’écraser le long des berges, dit-elle.

- Oui et regarde les petits canards là-bas, poursuit-elle en les montrant du doigt ; peut-être qu’ils dormaient tranquillement et que l’ondulation de l’eau les a réveillés !

- Oui, ils doivent se demander ce qui leur arrive, car maintenant ils flottent sur des vagues, lui dis-je. 

Apercevant un autre petit canard pas très loin du bateau, je me dirige vers maman.

- Maman, peux-tu me donner un morceau de pain pour donner au petit canard là-bas ? Lui dis-je en le montrant du doigt.

Maman me donne alors un tout petit morceau de sa baguette de pain et je m’empresse alors d’aller le jeter au canard.

- Regarde Maeva, il nage pour aller chercher le morceau de pain ; il doit avoir faim.

- Oui, c’est marrant, répond Maeva.

 

Regardant la Seine à l’arrière du bateau, mes pensées s’évadent et je m’imagine à Marseille en train de m’amuser avec mes camarades sur le Vieux-Port ou sur la plage du Prado. Je reste quelques minutes ainsi, silencieux, l’esprit nostalgique, en observant l’eau, les vagues. Puis, mon regard se portant sur le décor parisien, mon esprit est ramené à la réalité et cette mer que je voyais à Marseille, et bien c’est comme si je la voyais en ce moment dans la Seine, comme si le fait de vivre au bord de l’eau s’était transformé, passant d’une ville à une autre, alors que je pensais l’avoir perdu, comme si ce que j’aimais à Marseille se retrouvait maintenant à Paris. Cette pensée fait revivre quelque chose à l’intérieur de moi ; j’ai l’impression que finalement, ma nouvelle ville représente une continuité par rapport à l’ancienne et que je peux revivre à Paris les plaisirs d’avant, mais d’une autre façon et dans un nouveau décor. Marseille restera toujours Marseille dans mon cœur, mais je n’en suis plus autant séparé que je ne pouvais l’imaginer.

 

Maeva est repartie s’asseoir. Le circuit touche à sa fin.

 

En sortant, je me tourne vers maman :

- Dis maman, pourquoi appelle-t-on ce bateau un bateau-mouche ? Tu ne trouves pas ça étrange comme nom ?

- Si tu veux, nous pouvons demander à un employé du personnel de la Compagnie des bateaux-mouches la signification de ce nom, dit maman. 

Nous dirigeant alors vers un monsieur qui assurait la descente des voyageurs, maman demande :

- Excusez-moi Monsieur. Savez-vous quelle est l’origine du nom "Bateau-Mouche" ?

- Vous savez Madame, personne ne connaît vraiment la réponse, dit l’homme.

- Je pensais que ce bateau aurait quelque chose à voir avec la mouche ; en tout cas, je me suis bien évadé… Même dans mes pensées, lui dis-je d’un air rêveur.

- Alors, si tu as pu t’envoler dans tes pensées, et bien maintenant, je peux te dire que tu viens d’atterrir et tu es bien à Paris, me répond-il avec un sourire taquin. 

Oui après tout, c’est peut-être ça la signification que je cherchais : une mouche, ça vole ; et bien moi c’est à travers mes pensées que j’ai pu voler.


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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 16:00

Mady-Liko vient d’emménager à Paris. Dans sa nouvelle classe,  il découvre de nouveaux visages. Ses anciens camarades lui manquent et il se sent seul. Comment va-t-il vivre cette séparation, affronter sa timidité et arriver à se faire de nouveaux amis ?

  *******

 Je m’appelle Mady-Liko, j’ai six ans et j’habite Paris depuis quelques semaines, mes parents venant tout juste d’emménager. Je ne connais encore rien de Paris, car je n’y suis jamais venu. Avant, mes parents et moi habitions Marseille. J’aime bien cette ville ; nous allions souvent nous promener sur le Vieux-Port. Moi, j’aime bien la mer, respirer l’odeur du large, entendre le bruit des vagues, des mouettes. De plus, il fait toujours soleil à Marseille ! Et puis, j’avais des camarades : Tom, Erwan, Timothée, Okou et les autres. Enfin, je ne les ai pas perdus, mais je ne pourrai plus les voir aussi souvent qu’avant, m’amuser avec eux et cela me rend triste. Heureusement, mon oncle Olivier vit à Marseille ; je pourrai lui rendre visite de temps en temps et ainsi retrouver mes amis ; j’espère que ce sera bientôt !

 

La rentrée des classes a eu lieu il y a maintenant trois semaines. En classe, je me suis déjà fait une petite camarade : Priscillia. Nous sommes assis l’un à côté de l’autre. Elle se montre très gentille avec moi, elle me parle, partage ses livres, me prête ses affaires lorsque j’ai oublié les miennes (et oui ! Parfois, j’ai une petite tête de linotte !). Heureusement qu’elle est là, je me sens si seul ici, si loin de mes anciens amis.

 

Hormis Priscillia, je n’ai pas encore réussi à me faire de nouveaux camarades. Quelque chose me retient d’aller partager les rires des autres élèves de ma classe. Je suis nostalgique et je n’arrive pas à me dire que je vais devoir faire sans Tom, Erwan, Timothée, Okou, etc. Souvent, pendant les récréations, je reste seul dans mon coin ; parfois je m’assieds sur un banc et je regarde passer les nuages en me disant qu’ils voyagent peut-être en direction du sud de la France. Priscillia a pourtant essayé de me présenter aux autres, mais je suis resté avec eux, sans parler, sans dire un mot ; je n’ai pas le cœur à m’amuser. Et puis mes parents m’avaient dit : «  Ne t’en fais pas, tu verras, tu rencontreras de nouveaux camarades à Paris ! ». C’est vrai que c’est chouette d’arriver dans une nouvelle ville : d’un côté, je conserve mes anciens amis, que j’espère bientôt revoir, de l’autre je peux faire de nouvelles rencontres. Mais j’ai beau penser de cette manière, je ne peux pas m’empêcher de souffrir de cette séparation. Pourquoi ne sont-ils pas restés à Marseille mes parents ? Je suis encore trop jeune pour comprendre les problèmes des adultes, mais mon papa a trouvé un nouveau travail à Paris et il paraît que c’est une opportunité pour lui. Enfin, toujours est-il que ce n’est pas drôle du tout pour moi. Parfois, Priscillia me dit que je ne devrais pas m’isoler ainsi, que je devrais me joindre aux autres élèves, qui paraît-il ne comprennent pas pourquoi je reste dans mon coin. Elle a raison Priscillia, je sais bien qu’elle essaie de m’aider. Mais, ce n’est pas tout ! C’est-à-dire que… Je suis timide. Et bien oui ! Après tout, je ne les connais pas ces autres dont elle veut me rapprocher et je m’interroge : et s’ils ne m’acceptaient pas ? Et si je n’étais pas intéressant pour eux ?

 

En classe, je ne parle pas beaucoup non plus, sauf avec Priscillia. Avant, je ne me comportais pas de cette façon, mais en ce moment, je n’ose pas prendre la parole, de peur que les autres se moquent de moi, que mes réponses ne soient pas bonnes, ou je ne sais quoi encore… Et lorsque notre institutrice m’interroge, je sens monter le sang à mon visage et je rougis ! Je n’aime pas cette sensation ; c’est gênant : j’évite que les regards se portent sur moi et ma fichue timidité me trahit, car en rougissant je me dis que tout le monde m’observe ! C’est trop bête de ne pas pouvoir s’exprimer simplement, alors que souvent, je connais les réponses.

   *******

 Les jours passent et je commence à me lasser de souffrir ; que diraient mes camarades marseillais s’ils me voyaient seul à la récréation ? Ils ne me reconnaîtraient plus et peut-être qu’ils me diraient d’aller vers les autres, parce que c’est normal de s’intégrer lorsque l’on rejoint une nouvelle classe. Et puis, ils me verraient triste, silencieux, alors qu’ils savent bien que j’aime rire, m’amuser, leur faire des blagues. Peut-être qu’ils ne m’aimeraient pas ainsi. Brrrrr… Je ne préfère même pas y penser !

 

Finalement, je m’interroge et me demande à quoi cela me sert de plonger dans la tristesse. Et je me dis que cela ne sert qu’à me faire souffrir, à m’éloigner des autres, à me sentir mal en classe, à ne pas profiter de la vie. Au fond de moi, même si je m’isole, j’aimerais bien me faire de nouveaux amis, participer à leurs jeux, rigoler avec eux.


 
 *******

  Aujourd’hui, nous sommes lundi et j’ai décidé de changer d’attitude ; j’ai écouté le conseil de Priscillia : à la récréation, je suis allé me joindre aux autres élèves. Et vous savez quoi ? Alors que je m’inquiétais quant au fait de savoir s’ils allaient m’accepter ou pas, et bien ils m’ont accueilli comme s’ils me connaissaient depuis toujours ! Je n’en reviens toujours pas : je me suis renfermé dans ma coquille pendant des semaines en passant à côté de la joie de pouvoir s’amuser avec les autres, et voilà que je suis accueilli joyeusement comme si j’avais toujours été leur ami ! Finalement, mon inquiétude n’avait pas de raison d’être. Et puis il paraît que mon accent est rigolo. Et oui ! Il faut dire que de toute la classe, je dois être le seul à avoir ce petit accent de Marseille. Pour moi, je n’ai pas d’accent, ce sont eux, les Parisiens, qui ont un accent. Mais tant que cela les fait rire et qu’ils ne s’en moquent pas, c’est l’essentiel.

                                                  *******

Je commence petit à petit à revivre, à trouver mes points de repère. Je me sens moins seul à présent, car j’ai réussi à engager de nouvelles relations ; et puis, ça me manquait de jouer au ballon à la récréation ! En classe, je m’exprime un peu plus facilement et je suis moins gêné de parler devant les autres ; j’ai un peu plus confiance en moi. Priscillia est contente pour moi ; ça l’attristait de me voir mal dans ma peau.

 

Il est vrai que c’est difficile de ne pas être triste lorsqu’on est séparé de personnes à qui l’on tient, mais la vie continue et mes anciens camarades sont toujours présents dans mon cœur ; je ne les ai pas oubliés et je sais que je les reverrai.

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1 mai 2009 5 01 /05 /mai /2009 10:40

Mady-Liko
est le personnage principal des histoires pour enfants que tu peux retrouver dans cette rubrique.
Comme toi, il va à l'école primaire. C'est un petit garçon très attachant, qui est tantôt joyeux, tantôt triste. Sur son chemin, il rencontre le bonheur, mais aussi tout un ensemble de difficultés face auxquelles tu peux également te retrouver à ton âge. Chaque histoire délivre un message, mais peut aussi te donner des conseils utiles dans ta vie d'enfant. Alors n'oublie pas de suivre les aventures de ce petit personnage qui pourra t'accompagner dans ton évolution.
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Tu peux lire ces histoires directement sur ce blog, ou les imprimer et les insérer dans un classeur.
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Chaque histoire apparaît ci-dessous dans l'ordre chronologique, et un résumé en est fait pour te permettre d'en connaître le sujet. En cliquant sur le titre de l'histoire, tu y accèdes directement.
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Certains sujets abordés font l'objet d'un ou de plusieurs commentaires que tu peux consulter en cliquant ici sur "CONSEILS UTILES" (rubrique également accessible du menu) ; un astérisque apparaît alors à côté du titre, et les numéros des sujets traités sont reportés à la suite du résumé.

1 - MA NOUVELLE CLASSE *

Mady-Liko vient d’emménager à Paris. Dans sa nouvelle classe,  il découvre de nouveaux visages. Ses anciens camarades lui manquent et il se sent seul. Comment va-t-il vivre cette séparation, affronter sa timidité et arriver à se faire de nouveaux amis ? (Conseil N°1 : je suis timide en classe ; que faire ? - Conseil N°2 : j'ai du mal à aller vers les autres ; comment me faire des amis ?)

2 - LE BATEAU-MOUCHE

Les parents de Mady-Liko ont prévu de faire une balade en bateau-mouche, ce qui réjouit Mady-Liko : il adore l’eau et cela lui est d’autant plus agréable que cette petite sortie se fait en famille. Cependant, il a toujours la nostalgie de Marseille ; comment cette balade va-t-elle l’aider à accepter sa nouvelle ville ?

3 - DESSINE-MOI UN PINSON

Mady-Liko apprend à dessiner un pinson au Centre de loisirs. De retour chez lui, il croise dans le hall de l’immeuble sa voisine, une vieille dame triste et vivant seule avec son chat ; elle va critiquer son dessin. Blessé, il ne veut plus la voir et la juge de méchante. Ne progressant plus en dessin sa maman s’inquiète et décide d’inviter la vieille dame à manger. Comment Mady-Liko va-t-il changer complètement de regard sur cette vieille dame, lui transformer la vie et faire de nouveaux progrès en dessin ? (Conseil N°3 : je m'ennuie - comment m'occuper ? - Conseil N°4 : les autres se moquent de moi ; cela me rend triste. Comment dois-je réagir ?)

4 - JE SUIS AMOUREUX

Mady-Liko est amoureux de sa camarade de classe. Il voudrait bien le lui dire, mais il est timide et a peur d’être rejeté. Par quel moyen va-t-il s’y prendre pour lui exprimer ses sentiments ? Gagné par le doute, la peur de l’échec, le découragement, l’hésitation, l’anxiété, la nervosité, la déception, va-t-il réussir à lui dire ce qu’il a sur le cœur ?

5 - UN CADEAU "AU POIL" !

 

Mady-Liko est invité à l’anniversaire de Bakary, un camarade de son école. Il doit lui offrir un cadeau et propose à sa maman d’acheter à son ami un hamster. Sa maman refuse. Pourtant, Mady-Liko sait que ce cadeau aurait bien fait plaisir à Bakary. Pourquoi sa maman a-t-elle refusé ? Bakary va-t-il voir son vœu se réaliser malgré tout ? Que Mady-Liko va-t-il alors offrir à son ami et qui lui fera très plaisir ?


6 - DES CACHETS PAS FACILES A AVALER !

Mady-Liko est malade. Sa maman l’amène chez le médecin qui lui prescrit des médicaments et l’arrête pendant trois jours. Cependant, aussi bien Cécile, la nounou que la maman de Mady-Liko vont avoir du mal à trouver une solution pour qu’il parvienne à avaler ses comprimés. Quelles solutions vont-elles trouver pour qu’il arrive à se soigner ? Et quelle bonne nouvelle attend Mady-Liko, qu’il considérera comme une récompense ?

 

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